Avenida de la Confederacion

En quittant Cusco par la route 3S, la plus directe et la plus praticable, on passe du monde inca à l’altiplano andin. Cette route aujourd’hui correctement goudronnée, depuis seulement les années 80, est l’un des couloirs de migrations et d’échanges du Pérou depuis la nuit des temps. Route d’invasions et de guerres. Je n’irai pas jusqu’à Puno et le lac Titicaca à la frontière bolivienne. Je vais m’arrêter à Sicuani, ville de la province de Canchis située à 3500 m d’altitude. A Sicuani je vais résider quelque temps dans un hôtel de l’Avenida de la Confederacion.
Cette avenue fut ainsi baptisée en mémoire de la Confédération peruvio-bolivienne qui en 1836 réussit à mettre en place un Etat composé de trois états. L’Etat sud-péruvien, l’Etat nord péruvien et l’Etat de Bolivie. Cette Confédération sera mal accueillit par les pays voisins (Chili, Argentine). En 1839 elle est dissoute dans la guerre et avec elle les rêves d’une Confédération.
Sur cette avenue et ses ruelles adjacentes, j’ai photographié la vie quotidienne. Les métiers, les visages, le mouvement qui symbolise ce lieu de passage. Et souvent j’ai pensé à Sergio Larrain qui photographiait en vagabond une vie brute libérée des ravages de la société de consommation. Sur l’Avenue de la Confederacion seuls les regards demeurent encore intacts face au chaos de la mondialisation. La vie s'écoule encore un peu bercée par les traditions.